Les pathologies soignées
La souffrance des soignants est un problème réel mais méconnu. Les soignants font fréquemment face à des tensions liées au déséquilibre entre engagement et moyens à disposition.
Ils sont soumis à une charge et à un rythme de travail importants, souvent au dépend de leur vie privée.
Les dates clés
En accord avec le Conseil National de l’Ordre, nous accompagnons depuis 2011 nos pairs en souffrance psychique à travers une prise en charge adaptée aux médecins et paramédicaux.
Nous avons inauguré en 2016 l’aile de la clinique dédiée à l’accueil des soignants en souffrance.
Depuis 2017, la clinique Belle Rive accueille la première Unité de Soins pour les Professionnels de Santé (USPS) d’Occitanie destinée à la prise en charge de l’épuisement des professionnels de santé.
Les facteurs de stress sont multiples :
• Solitude professionnelle
• Manque de reconnaissance
• Contraintes administratives
• Violences verbale ou physique (un soignant sur trois y est confronté)
• Situations professionnelles difficiles, complexes ou urgentes (Eric GALAM – Association d’Aide Professionnelle aux Médecins Libéraux : AAPML)
• Conditions d’exercice de leur métier de plus en plus difficile
Le taux de suicide
Le taux de suicide parmi les soignants est largement supérieur à celui de la population générale.
• 14 % des décès des médecins libéraux en activité sont liés à un suicide (enquête du CNOM, 2003)
• 38 % des causes d’invalidité chez les médecins sont liées à des affections psychiatriques (CARMF, 2005)
• 47 % des médecins libéraux présentent les symptômes du syndrome d’épuisement professionnel (enquêtes URML Bourgogne 2001, Poitou-Charente 2003 et Champagne-Ardenne 2004)
• 53 % des médecins libéraux se sentent menacés par le syndrome d’épuisement professionnel (enquête URML IDF, juin 2007)
Confidentialité
Problématiques liées à la souffrance des soignants :
• Impossibilité de consulter anonymement
• Relation complexe entre le praticien et le médecin soigné.
• Financière : Couverture rarement efficace en matière de perte d’exploitation. Les indemnités journalières interviennent tardivement (90 jours) et de surcroît, les prévoyances individuelles n’incluent que rarement une prise en charge suffisante pour les frais liés à l’hospitalisation notamment pour les soins en psychiatrie (chambre particulière, télévision…)
Conséquences :
• Affecte l’activité médicale et la qualité des soins,
• D’après les études, les médecins libéraux qui perçoivent une pension d’invalidité, souffrent principalement de maladies psychiatriques dans 40 % des situations. Les arrêts supérieurs à trois mois sont également en grande augmentation.
Le rapport de la commission nationale permanente approuvé par le Conseil National de l’Ordre montre que :
• 90 % des médecins libéraux franciliens n’auraient pas de médecin traitant
• 86 % des médecins sous psychotropes suivent leur traitement en auto prescription. (Laurence GIRARD – Thèse consacrée à l’état de santé des médecins libéraux d’Ile de France – 2007)
Prise en charge globale
Vers une prise en charge globale à la clinique Belle Rive
• Prévention : structures d’écoute, d’accompagnement, d’échanges entre pairs,
• Consultations spécifiques et adaptées ainsi que des lieux permettant l’accueil des soignants en situations aiguës.
Prise en charge spécifique
Prise en charge spécifique pour les soins aux soignants présentant des pathologies psychiatriques et/ou addictives :
• Respect absolu de la confidentialité et de l’anonymat
• Mise à disposition dans des délais très courts de consultations spécialisées et d’un certain nombre de lits ou places dédiés
• Soins spécifiques destinés aux soignants malades.
• Compréhension et acquisition de techniques pour se soigner et prévenir le syndrome d’épuisement professionnel.
Une équipe dédiée & formée
Une équipe dédiée et formée prend en charge les patients médecins.
• Gestion du stress :
Utilisation de techniques visant la prise de distance et l’analyse des situations aversives, développer ses capacités à faire face. Utilisation de techniques de relaxation, de cohérence cardiaque…
• Techniques de résolution de problème :
Repérer les problèmes de communication, d’organisation… En analyser les causes et mettre en pratique des méthodes de résolution de problème dans des situations quotidiennes. Développer son assertivité.
• EMDR (Eyes Movement Desensitization and Reprocessing) :
Ce travail sur la mémoire résiduelle en lien avec des traumatismes anciens ou récents pouvant perturber la qualité de vie tente de proposer une alternative aux traitements du stress post traumatique. Le retraitement ne s’adresse pas seulement aux émotions mais également aux croyances négatives.
• Mise en œuvre de groupe de paroles spécifiques